La reprise des travaux de la 43ème session du Conseil des droits de l’homme

Le Conseil des droits de l’homme a repris ce lundi (15 juin 2020) les travaux de sa 43ème session dans la Salle des Assemblées au sein du Palais des Nations, qui avaient été interrompus le 13 mars dernier en raison de la pandémie du COVID-19. Cette reprise a lieu dans le respect des règles de conduite et d’hygiène telles que mises en place par le Conseil fédéral de la Suisse. En début de séance, le Conseil des droits de l’homme a notamment décidé, face aux événements récents dans le monde et à l’initiative du Groupe africain, de tenir dans l’après-midi du mercredi 17 juin un débat urgent sur les violations actuelles des droits de l’homme d’inspiration raciale, le racisme systémique, la brutalité policière et la violence contre les manifestations pacifiques.

Les Pays-Bas sont intervenus au nom du Benelux lors du débat général sur les organismes et mécanismes de protection des droits de l’homme pour souligner la préoccupation de ces trois pays au regard des représailles qui ont lieu contre la société civile. Le Benelux soutient l’engagement de la Haute Commissaire de suivre de près toutes les allégations de représailles contre des personnes qui travaillent avec le système des droits de l’homme des Nations Unies. Selon ces trois pays, il est crucial que tous les cas de représailles et d’intimidation reçoivent l’attention publique.  

 

Le Luxembourg a ensuite indiqué sa vive préoccupation face à la situation des droits humains dans le territoire palestinien occupé lors du débat général sur la situation des droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés. Le Luxembourg a réitéré sa position, en condamnant la création par Israël de colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris Jérusalem-Est. La colonisation, les démolitions, les confiscations et les déplacements forcés sont tous illégaux au regard du droit international, en particulier de la quatrième Convention de Genève. En ce qui concerne les projets d’annexion par Israël d’une partie du Territoire palestinien occupé, le Luxembourg a déclaré qu’une telle annexion constituerait une violation grave du droit international et engendrerait sans aucun doute une dégradation sérieuse de la situation sécuritaire sur le terrain. Elle mettrait en péril la solution des deux États, qui reste pour nous l’unique voie possible vers une paix globale, juste et durable.

 

La délégation luxembourgeoise est également intervenue lors du dialogue interactif avec l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali. L’expert indépendant a notamment fait état d’une détérioration de la situation dans les régions centrales du Mali, et a notamment souligné l’impuissance des forces armées maliennes et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à maintenir une zone de sécurité appropriée. Face à cela, le Luxembourg a exprimé son inquiétude face à la dégradation continue de la sécurité dans le centre et le nord du Mali ainsi que face à l’absence d’une réponse adéquate pour protéger les populations civiles. Selon la délégation luxembourgeoise, les exactions constatées au cours des derniers mois sont inacceptables et il ne doit pas y avoir de la place pour l’impunité. Cependant le Luxembourg a encouragé le Mali de poursuivre la mise en œuvre des recommandations de la Commission d’enquête internationale.

Lors du débat urgent sur les violations actuelles des droits de l’homme d’inspiration raciale, le racisme systémique, la brutalité policière et la violence contre les manifestations pacifiques qui avait commencé par une minute de silence pour les victimes de violences raciales, la Vice-Secrétaire générale de l’ONU Amina Mohammed et la Haute Commissaire des droits de l’homme Michelle Bachelet ont rappelé l’urgence et la nécessité de ce débat, et ont réitéré la détermination de l’ONU de combattre toutes formes d’injustices raciales. En outre, le Vice-Président de l’Union Africaine a aussi relevé l’importance d’éliminer les structures et institutions racistes. La Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines de racisme a souligné la nécessité d’adopter des mesures de réforme plus concrètes. Une intervention de Philonise Floyd a rappelé l’injustice profonde du meurtre de son frère George Floyd, et a déploré les violences exercées par les forces de l’ordre contre les manifestants dans le cadre des protestations « Black Lives Matter ». Le Luxembourg est intervenu lors de ce débat et a rappelé que le racisme concerne tout le monde et que les délégations doivent s’unir au Conseil des droits de l’homme pour traiter de ce sujet au niveau global et apporter une réponse ferme et collective qui reflète les valeurs universelles des Nations Unies. Le Luxembourg s’engage en outre à mettre en œuvre les recommandations du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale ainsi que celles qui lui ont été adressées dans le cadre de son examen périodique universel.

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