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L'intervention de Xavier Bettel lors de l'ouverture de la 55e session du Conseil des droits de l'homme
Aujourd’hui s’est ouverte la 55ème session du Conseil des droits de l’homme qui s’achèvera le 5 avril prochain. Au cours du segment de haut niveau, le Vice-premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, Xavier Bettel, est intervenu pour souligner l’importance de l’universalité et de l’indivisibilité des droits humains notamment dans le contexte des conflits actuels.
Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de son intervention.
L'intervention de Xavier Bettel lors de l'ouverture de la 55e session du Conseil des droits de l'homme (Vidéo Kiss)
Monsieur le Président,
Monsieur le Haut-Commissaire,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Il y a moins de trois mois nous avons marqué le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, renouvelant notre engagement solennel pour l’universalité et l’indivisibilité de tous les droits humains, pour toutes les personnes, partout !
Cette promesse devra également être au centre du Pacte pour l’Avenir que nous sommes en train de préparer : il s’agit d’un message d’espoir pour des milliards d’êtres humains et leurs droits civils et politiques, leurs droits économiques, sociaux et culturels, leur droit au développement ou leur droit à un environnement propre, sain et durable.
Actuellement plus de 50 conflits violents sévissent de par le monde. Nous sommes loin des idéaux établis en 1945. Permettez-moi d’en toucher à quelques-uns, sans ordre de priorités :
En Israël, des crimes d’atrocité inexcusables ont été perpétrés par le Hamas et d’autres groupes armés le 7 octobre dernier – et il est important de les condamner ! De l’autre côté l’intervention militaire menée par Israël a coûté la vie à des dizaines de milliers de civils. J’ai récemment été en visite dans la région et j’ai pu constater la souffrance des deux côtés.
Je tiens à renouveler ici l’appel du Luxembourg à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et à une augmentation urgente de l’aide humanitaire et à la libération de tous les otages.
Puis, il y a bien sûr la guerre en Ukraine : Je reviens de New York où la communauté internationale a marqué ce triste deuxième anniversaire. Cette guerre a déjà coûté la vie à des centaines de milliers de civils et de combattants ukrainiens. Nous renouvelons notre appel à la Russie de retirer immédiatement toutes ses troupes de l’Ukraine qui peut compter sur notre soutien indéfectible.
Au Soudan, des millions de civils ont également été déplacés de force par un conflit entièrement attribuable à deux généraux qui ont renversé l’ordre constitutionnel et démocratique contre la volonté des Soudanaises et Soudanais.
Au Myanmar, la cupidité des militaires, qui avaient déjà perpétré un génocide contre les Rohingya, les a poussés à saisir illégalement le pouvoir il y a trois ans. Ils font à présent la guerre aux civils birmans dans leur ensemble.
D’autres conflits et crises aigües des droits humains méritent notre attention urgente : en Afghanistan, en Haïti, en République démocratique du Congo, au Sahel, au Soudan du Sud, en Syrie, au Yémen…
Le Conseil des droits de l’homme, dont mon pays est membre jusqu’à la fin de l’année, joue un rôle central pour rappeler à la communauté internationale ses obligations de solidarité et d’humanité en ligne avec ses engagements onusiens.
Il y a également une Triple crise planétaire : Nous le savons, nous faisons face à un potentiel dérèglement irréversible du climat, une perte irrévocable de la biodiversité et des pollutions qui coûtent des millions de vies humaines chaque année – ces crises menacent l’ensemble des droits humains.
Plus que jamais donc nous appuyons la société civile, les défenseuses et défenseurs des droits humains, les enfants et les jeunes qui défendent leurs droits et ceux des générations futures.
Je tiens ici aussi à payer hommage à Alexei Navalny, emprisonné à tort et mort dans des conditions effroyables. Ce sont des personnes comme lui qui sont la conscience de notre humanité et qui méritent notre plein respect et soutien.
J’appelle également à continuer à combattre les discriminations de tout genre, les attaques contre les droits des femmes et des filles, des personnes LGBT+ et d’autres groupes en situation de vulnérabilité.
Permettez-moi de citer à la fin le Haut-Commissaire Volker Türk dans sa vision stratégique et cohérente : c’est précisément le respect des droits humains qui peut être un puissant antidote à toutes les crises auxquelles nous sommes confrontés.